Descartes a établi, dans son « Discours de la méthode », une manière de penser organisée autour du « cogito ergo sum », ce qui signifie « je doute, donc je pense, donc je suis ». De ce constat vient la première certitude sur l’univers. J’ai donc tenté de partir de cette phrase pour trouver ma propre méthode de penser. Hélas, je suis arrivé dans une impasse, qui s’accompagne de ces termes : « je pense que je doute de ce que je pense ». En effet, si je doute de ce que je pense, alors je doute que je doute de ce que je pense, puisque ce doute est précisément ce que je pense. Il y a des chances que je ne doute pas de ce que je pense, puisque cette pensée est mise en doute. Si je ne doute pas de ce que je pense, pourquoi tous ces doutes sur ce que je pense surgissent-ils ? Je doute même de ces doutes, donc je pense, donc je suis… pas sorti de l’auberge.
Le doute est le problème. Mais comment supprimer ce doute ? Peut-être que si je me consacrais à l’impensable, je ferais dans l’indubitable, car l’impensable n’est jamais mis en doute. S’il n’y a pas de doute, il n’y a pas de soucis; tout existe, tout est juste car tout est indubitable. Je ne débiterais alors plus aucune erreur. L’impensable serait donc indispensable pour trouver des indices indubitables. Pourtant, l’impensable nous fait parfois douter du pensable. Il offre un autre regard sur le monde tangible et ré-ouvre le champ des possibles. L’impensable permettrait ainsi à la fois de tout affirmer et de remettre le pensable en doute.